mercredi 25 février 2015

PITCAIRN

Mercredi 25 Février. 10 heures de décalage horaire…

Comme promis je vous raconte notre matinée de Mardi.
Tout a commencé vers 8h lorsque le Deliziosa est arrivé en vue de l’île de Pitcairn. Un énorme rocher posé sur l’eau, pas forcément inhospitalier car très boisé, très vert, mais pratiquement inaccessible aux vues des falaises qui l’entourent. Seule une petite crique permet aux petits bateaux d’accoster.

On ne peut s’empêcher de penser aux hommes qui sont venus ici pour échapper aux représailles de la justice de Sa Gracieuse Majesté en 1790. L’île avait été mal répertoriée sur les cartes maritimes de l’époque et Fletcher Christian a décidé, à raison, de s’y installer avec les 7 hommes survivants de la mutinerie et leurs femmes Tahitiennes. Ils ont ensuite brûlé le Bounty ! Au bout de quelques années, le mal du pays et l’alcool aidant, ils ont commencé à s’entre-tuer, même Christian fut assassiné,  et il ne resta bientôt sur l’île que 8 femmes, quelques 20 enfants et un seul homme du Bounty, John Adams. Il décida d’imposer des règles strictes basées sur la Bible, seul livre qu’il possédait, et de bannir l’alcool et la liberté sexuelle. Il ouvrit une école pour apprendre à lire et écrire aux enfants et mourut en 1829. Le seul village et « capitale » de l’île porte son nom : Adamstown.
Lorsque l’île fut redécouverte au début du 19° siècle par un navire américain, le gouvernement britannique décida de gracier le seul survivant et de rattacher la petite communauté à la couronne. Apparemment, à 2 reprises le gouvernement britannique a évacué les occupants de Pitcairn vers d’autres îles plus hospitalières et plus faciles d’accès, mais les 2 fois les habitants ont choisi d’y revenir au bout de quelques années. Après l’île de Pâques, une autre île avec une belle histoire, mais je trouve que celle-ci a un épilogue plus positif et optimiste. Vous ne trouvez pas ????

Peu après l’arrêt du Deliziosa, nous avons vu arriver une embarcation style grande barque de pêcheur avec une trentaine de personnes à son bord. La mer était assez calme, mais c’était quand même plutôt périlleux pour eux de franchir l’espace entre leur bateau et le nôtre! Je crois qu’une grande partie des passagers de Costa était sur les ponts extérieurs ou sur leurs balcons à observer la manœuvre et à saluer le talent des matelots.

Il s’en est suivi 3 heures de « marché exotique et artisanal » autour de la piscine, avec une cohue pas possible (vous avez compris quelle était la mentalité d’une grande partie des passagers !). Le plus intéressant était leur miel garanti bio sans aucune pollution quelle qu’elle soit, (nous avons pensé à nos 2 amis apiculteurs Marcel et Pierre), mais aussi les timbres et enveloppes commémoratives. John en a acheté quelques unes pour sa collection. Il a également fait l’acquisition de 2 Tee.shirts et moi d’un sac, le tout naturellement « made in China »… Nous avons encore acheté 2 cannes en bois fabriquées sur place, pour nos vieux jours… Après tout les probabilités que nous revenions à Pitcairn sont encore moindre que celles de retourner un jour sur l’ïle de Pâques !!!

Certaines personnes sont des descendants directs des mutinés et portent encore leur nom. Sur chaque étal figurait le nom et prénom du vendeur et on a retrouvé des Christian et Adams et d’autres aux noms très « british » ! En tout cas ils sont tous repartis avec des sacs remplis de dollars US et d’euros ! Ce qui nous a étonnés, c’est qu’ils n’ont pas du tout un âge canonique, au contraire certains d’entres eux semblaient avoir une vingtaine d’années. A la fin du « show », lorsque la cohue s’est calmée par manque de munitions, que pratiquement tout ce qui était à vendre a été vendu, nous avons pu échanger avec un jeune homme qui nous a dit que les bateaux de croisière comme le nôtre passaient régulièrement entre Janvier et Mars, mais que le reste de l’année ils ne voyaient que le bateau du ravitaillement environ une fois toutes les 3 semaines et encore si la mer n’est pas trop agitée ! C’est une vie quand même très particulière, je crois vous l’avoir dit hier, ils ne sont que 65 sur l’île y compris les enfants. D’ailleurs il y en avait un ce matin. Je me demande si certains ne sont pas là que l’été, dans leur résidence secondaire du Pacifique Sud ? En tout cas ils n’acceptent pas n’importe qui dans leur coin de Paradis. Il faut prouver votre bonne volonté, accepter les conditions démocratiques de vie sur place et c’est la communauté dans son ensemble qui décide de qui peut rester.

L’île n’est pas indépendante, elle fait partie des territoires d’outre mer de la Grande Bretagne, mais dépend administrativement de la nouvelle Zélande. Ils élisent démocratiquement leur maire, ont un bureau de poste, on a même bavardé avec un vieux monsieur qui y avait travaillé, une école pour les enfants, et même un médecin.

Vers 11H30, ils ont tous plié bagage, et sont remontés dans leur bateau direction leur île, salués par plusieurs coups de sirène du Deliziosa et par tous les passagers à nouveau agglutinés sur les ponts et aux balcons.

Je dois dire que c’était un interlude assez instructif et dont nous nous souviendrons avec émotion. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre des descendants de gens aussi célèbres que les mutinés du Bounty, et en plus choisissant comme ils le font de vivre si loin de la civilisation. Pas tout à fait, me direz-vous à juste titre, puisqu’ils font fabriquer leurs T.shirts en Chine… 

En regardant les photos de l’île de Pâques, je me suis aperçu qu’elles étaient assez sombres à part quelques unes, et on ne voit pas bien les détails. Le problème c’est qu’on avait souvent le soleil en face et que du coup les photos sont en contre-jour. C’est dommage, mais j’espère quand même que ça vous a donné une idée de la beauté des sites et surtout sur le site des 15 Moaï, de la présence imposante et presque intimidante des statues.

Voilà pour les derniers évènements à bord. Cette nuit nous avons repassé le tropique du Capricorne, mais cette fois-ci en direction du nord. Demain Jeudi c’est le dernier des 5 jours en mer et Vendredi nous arrivons à Papeete ! Nous y restons 3 jours puis ce sera Moorea et Bora Bora. Encore des lieux mythiques qui nous font rêver. On vous racontera tout ça dans un prochain épisode…

Je dois dire que c’est super de lire tous vos commentaires, aussi n’arrêtez pas !!!
A bientôt pour la suite…

Bises.
M.Christine et John  xxxxxxxxxxxxx



L'île de Pitcairn, à notre arrivée.




La seule crique accessible!


espionnage au zoom...

Un des côtés.


Ajouter une légende


Arrivée des habitants...




Essai d'abordage!


Vue du pont 3.

Débarquement des bagages et autre sacs qui repartiront plein de beaux billets verts...

Il faut bien donner quelques frissons d'authenticité à ces Européens en mal d'aventure...!!!

On rembarque les mêmes sacs...






Qui prend qui en photo?



mardi 24 février 2015

Transit at Pitcairn Island. Tuesday 24th // Mardi 24/02

John’s article on Easter Island and Pitcairn.

I’ll upload today’s photos tomorrow…If that makes sense!!! Except by the time you read this it might even be yesterday…Considering that on Wednesday 25th, i.e tomorrow for us, we will be 9 hours away from you!

Texte de John sur l’Ile de Pâques. Quand vous lirez cet article, probablement demain Mercredi, nous aurons 10 heures de décalage avec vous !
Je mettrai un article Mercredi sur notre transit à l’île de Pitcairn, et notre rencontre avec les descendants de Fletcher Christian et des mutinés du Bounty. Je n’ai pas encore sélectionné les photos que j’ai prises aujourd’hui. Pour vous faire patienter j’en mets quelques unes prises ces jours derniers.
Bises.
Christine xxxxxxxxxxxx


AFTER A FEW MORE DAYS AT SEA: TUESDAY 24 FEBRUARY 2015
We left Easter Island on the evening of Saturday 21st and it is already Tuesday 24th – does that mean at last I am getting used to being on this boat with 2800 other “people” (plus the 900 crew who appear always to be the best educated/brought-up people on-board)? In all cases it is less “stressful” than the first few weeks!

Easter Island went really well for us. I had initially understood that we would moor off the northern coast, far from the village. As, at that time, there were no more “Costa” excursions available, I had worked out a full day’s walking programme for us along the coast to visit a “hidden bay” and numerous statues on the northern coast. But the older couple (from dinner), who wanted to visit Easter Island with us, would they be able to do the 8-10km up/down march among the coastline and rough tracks? That was first problem. Thereafter we found out that if we did not do the Costa excursions we would have to buy a $60 per person “visitors permit”. We then learnt that we would moor in the port near the village on the west coast – far too far to walk to the northern coast! The day before arriving at Easter Island I started queuing at 7am for the numbered tickets allowing us to get off the boat next morning after the “priority” Costa excursions (queuing at 7am for an 8am opening of the ticket distributing office!) – but even at 7am there were already 300-400 people queuing before I got there! That meant that they (rightfully) would get off before us and all the buses/minibuses/taxis/private cars cum taxis would probably be gone before we got ashore!! (The population is only 5400 on all the island and we were 2900 tourists and some part of the 900 crew needing transport to go visiting!). By “miracle”, Christine stopped by the Costa excursion desk the same morning (after my soul destroying queuing) and got some “rare extra” tickets for a Costa excursion!! (Additional tickets in response to the overwhelming demand!!).

Great – so next day we got ashore at approximately 9am and spent the next 4 hours with a mini-bus, visiting a first site with 3 platforms and a total of 7 statues not too far from the port, then a drive along the southern coast (which I adored – volcanic rocks running into a “wild sea”, herds of wild horses, tree-less, un-inhabited barren volcanic landscape etc) to a site with 15 statues on a platform. And then to the major volcanic quarry where the statues were being carved out of volcanic rock and where there are several hundred statues at different levels of completion still awaiting to be transported to the ceremonial platforms- completion which they never got due to over-exploitation of natural resources (above-all trees) on the island, resulting famine for the population, civil war, the emergence of a new religion (the “man-birds”), the partial destruction or at least the abandon of the big statues and finally emigration of the original Polynesian population from the island.

After the quarry and a drive back along the south coast (the island is only 23-25km long and 7-10km wide at most), we then got dropped off in the main street of the village and looked for a taxi to take us to another major site – the seven warrior statues facing the sea! But the only taxi we found wanted $200 (which dropped to $150) for a 14 km round trip which still seemed a bit too “steep”. So we stayed in the village, looked in the shops, had a terribly expensive “ordinary” salad for lunch and walked back down to the port, looking at the other statues, by the roadside, on the way back and along the coastline.

We then spent some time looking around the “tourist stalls” on the port, tried again to get a taxi to see the 7 warriors (still wanted $130 – “drop it”!) and then went back on-board at 17h00. The sea was quite rough and the transfer between shuttle boat (the ship’s rescue boats) and ship itself was “agitated” – that morning an elderly lady we knew by sight had got her leg caught - and damaged - between the bobbing sides of the shuttle boat and the cruise boat! 

Although we may not have seen the 7 warriors looking out to sea (some other people we know got a taxi for only $20!!), we had a really good day. The weather was great – I even got sun burnt which only happens very rarely! We probably saw a hundred statues (out of the total of 800 on the island!), we now know very well what they look like etc. The scenery was sometimes quite “dramatic” above-all by the coastline and we have a reasonable understanding of how the island and its population “work”. We’ve been to Easter Island.

So that was Saturday. Today – Tuesday – was another exceptional day. We stopped just off the coast of the main Pitcairn Island where the mutinous crew of the HMS Bounty and it’s leader Fletcher Christian (Clark Gable, Marlon Brando and Mel Gibson – depending on which film you watched!!) decided to set up “home” with their Polynesian wives having put Captain Bligh in a long boat “to row his way home”. This stop over was not on the official Costa plan but was a very welcomed “extra”. The previous day, Professor Carlo gave us an excellent conference on the origins of the mutiny, Bligh’s exceptional “row home” over thousands of km of Pacific Ocean, Christian’s decision to install the mutinous crew (with wives and families) on a deserted island which was erroneously positioned on official Admiralty maps (and would not be readily found), his burning of the Bounty etc. But he also described the ensuing problems, most of the crew falling out and killing each other until there was only one sailor left – John Adams – with 8 surviving Polynesian women and 20 odd children!!

John Adams had only one book – the bible – and to avoid further bloodshed, he installed or imposed the effective rules of Christianity – which survive until today on the island, the 65 “present day”  inhabitants being strongly “Adventist Christians” and very democratic.
Pitcairn is effectively 4-5 islands (the farthest being 450km from the main island of Pitcairn), part of the British Empire (overseas territory) being managed practically from New Zealand.

The people live from fishing, some agriculture (no pigs – we learnt that Adventists don’t eat pork) and more recently tourism. Today we were told by a young man from the island that several cruise ships pull up by the main island every month from December to March (summer season) - thereafter it is only the supply ship which comes every few weeks (or months).

The ship pulled up some 1-2km from the coast (careful – there are volcanic rocks everywhere!!) at approximately 8.30am and a fast power boat came out from the island with some 30 odd islanders (more than half the adult population). The islanders laid out their “wares” on tables that Costa had set-up around the main swimming pool and then 2800 tourists surged forward to buy all they could as quickly as possible!!

The islanders were a mixed group of some very English looking people and some very Polynesian looking people but all with British names – Griffiths, Warren, Adams, Christian, etc. And they all spoke a very nice sounding, very polite “soft” English – no slang, but not pretentious and not BBC either! Their wares ranged from “pictorial” postal stamps and first day covers (probably the “major product” of the island), “HMS Bounty” tee-shirts, wooden serving dishes, spoons etc to some very nice walking sticks (of which we now have 2!) to some exceedingly expensive black pearl jewellery – between $500 and $2000 per article (of which we have none!). After 2 hours of frenetic commerce, that was nothing more to be sold (or bought) and the islanders got back onto their boat to the cheers and waves of both tourists and crew and went back to their volcanic island to wait for the next cruise ship that may stop on its way across the Pacific.

It was a very strong moment – here was the present day reality of the results of the mutiny on the Bounty, a long way from Clark Gable or Marlin Brando. Apparently, sometime after the end of Napoleonic Wars, the British Government “forgave” the mutiny (largely thanks to exemplary nature of John Adam’s “Christian society”) and had tried to move the population to the nearby Norfolk Islands which were considered more “hospitable” than Pitcairn. However after only a few years the population moved back to Pitcairn as they missed “their rock in the middle of nowhere”. And that was really the feeling we had as the ship sailed away from the island!

Vue depuis le pont 10.

Chaloupe de retour de l'Ile de Pâques. On serait bien resté plus longtemps!


Les pavillons du Costa.

L'entrée du restaurant un soir de dîner de gala...

Soirée de gala...

Effets de nuages dans l'eau à travers une vitre...On s'amuse comme on peut. Toujours l'Ile de pâques en arrière plan.

Dernières visions de Rapa Nui...

Ciao...



2 exemples de plats au dîner. Il y a quelques jours.
  



lundi 23 février 2015

Île de Pâques // Easter Island

Vendredi 20 février.

4ème jour en mer et que de péripéties!! Beaucoup de gens ont eu le mal de mer comme je vous l’ai déjà raconté mais j’ai surtout plaint les employés qui n’ont pas la possibilité, je dirais même le droit de s’asseoir. Apparemment même les plus anciens ou les plus aguerris ont souffert. Hier ça s’est calmé un peu pour reprendre aujourd’hui. Mais au moins il fait beau et chaud, le soleil brille et le ciel et l’océan sont bleus. C’est agréable de revoir le soleil après 2 semaines de grisaille.

Les péripéties concernent également la connexion internet qui est complètement interrompue depuis 2 jours. J’ai eu de la chance de pouvoir mettre l’article sur Valparaiso avant-hier, aujourd’hui il n’y a toujours pas de connexion et pas de télé non plus, nous sommes pour le coup complètement coupés du monde. On pourrait être les seuls survivants après une catastrophe naturelle ou pas…un peu comme « l’Arche de Costa »…quelle horreur ! D’habitude on peut avoir quelques infos sur France 24 mais nada, niente, nothing, rien, je ne connais pas le mot en Allemand sinon je l’aurais mis aussi pour être dans la tradition Costa… Mais il n’est que 12H, j’ai toujours l’espoir que ça s’arrange en fin de journée. Sinon vous ne lirez ce texte que Dimanche ou à la saint Glinglin...

Au fait, nous avons maintenant 6 heures de décalage avec vous. Nous sommes dans le même fuseau horaire que New York où Olivier et Fanette seront dans quelques heures, ou que Montréal ! Coucou les amis canadiens !

Demain nous serons sur l’Ile de Pâques, une des escales que j’attends avec impatience. Lorsque les excursions ont été ouvertes aux réservations, Lundi soir, nous avons décidé de ne pas en prendre, sachant que l’île est petite, et que nous devions accoster au nord est, près d’un site. Mardi matin nous nous sommes félicités car la queue pour les réservations était longue d’une centaine de personnes sinon plus ! D’ailleurs à midi il ne restait plus de places pour aucune excursion !
Puis nous avons commencé à paniquer. Je devrais dire John a commencé à stresser, à s’inquiéter tellement qu’il n’en a pas dormi de 2 nuits ! Bref, tout d’abord nous avons appris au cours d’une conférence, que le bateau allait accoster dans une crique au niveau du seul village de l’île, ensuite qu’il fallait payer une taxe de 60$ US par personne, droit d’accès aux sites. Naturellement, nous n’avons pas de dollars, nous avons des euros et il nous reste quelques pesos chiliens. Donc, vite, vite, je vais à la réception et Hourra ils peuvent nous changer des euros en dollars ! Ils prennent 4€ de commission (« fair enough » comme on dit en anglais, ce qu’on peut traduire par « c’est de bonne guerre » !) mais le taux de change nous a sciés : 1,08$ pour un 1€ ! Soit Costa s’engraisse sur notre dos, soit l’Euro a fait une chute vertigineuse depuis début Janvier. Ce qui semble probable après avoir lu un article dans une copie du Monde que John a trouvée !

Bon, nous avions réglé le problème des dollars. Il nous restait à être sûr de trouver un taxi pour nous promener dans l’île. C’est ça qui angoissait John. L’île est peu peuplée et « tous les moyens de transport vont être confisqués par Costa… ». Ce matin autre raison d’angoisser : comme chaque fois que nous accostons en chaloupe, la descente est organisée en premier pour les gens qui ont une excursion, ensuite ceux qui ont décidé comme nous de se débrouiller seuls, doivent retirer la veille un ticket d’embarquement numéroté. Le jour même, on nous annonce par haut-parleur les numéros qui peuvent embarquer. Vous avez compris que les premiers numéros sortent les premiers. Ce matin, John a commencé à faire la queue pour ces fameux tickets, à 7H30, sachant que la distribution ne commençait qu’à 8H. Et bien, il y avait déjà plusieurs centaines de personnes qui attendaient, certaines, je l’ai appris plus tard, depuis 6H du matin…Il a obtenu le numéro 72. Donc Crise, la visite de l’Ile de Pâques va être un fiasco total…Nous allons arriver à terre après tout le monde et tous les taxis seront déjà pris ! Je me suis dit qu’il avait probablement raison ! Finalement j’ai décidé à tout hasard de faire la queue devant le bureau des excursions et de demander s’ils avaient quelques places pour une excursion dans une autre langue que le Français. Après tout on avait prévu de se débrouiller sans guide. Au bout d’une heure j’ai poussé un grand OUF de soulagement ! J’ai pu réserver une excursion Costa en Anglais et en plus sur des sites qui nous intéressent ! Du coup, tout le stress de John est retombé ! Tant mieux !

Vendredi 20H45.

Toujours pas de connexion internet, comme vous le saurez en lisant cet article plus tard. Ce n’est même pas sûr que ça fonctionne Dimanche. Demain vous comprenez  que nous aurons eu d’autres préoccupations !

Je pense que vous aurez 2 articles pour le prix d’un, puisque nous vous raconterons notre visite de la mythique Ile de Pâques.

Il y a des lieux comme ça qui font partie d’un rêve collectif, c’est le cas du Cap Horn, de Tahiti, pour nous Français en tout cas, du lac Titicaca qui nous faisait pouffer en douce quand nous étions gamins en classe et puis l’Ile de pâques. Jamais je n’aurais imaginé y venir un jour et puis demain ce sera fait ! Quelle chance on a ! C’est ce qui me met en colère contre certains passagers qui sont impolis, mal élevés, vous bousculent à la sortie des ascenseurs ou dans les couloirs pour être les premiers, où ? On ne sait pas, de toute façon le bateau est un lieu clos… Qui se plaignent pour tout ou n’importe quoi, de la nourriture en particulier, ça, ce sont surtout les Français… Se rendent-ils compte ces gens là combien ils sont privilégiés ? Malheureusement, je connais la réponse ! La plupart devait être de jeunes grincheux, maintenant ce sont de vieux grincheux ! (et encore je suis polie ! je vous laisse subodorer le mot que j’ai en tête !!!)

Bon j’arrête là, demain je vais vivre un rêve de gosse ! Et je vous raconterai dès que nous aurons à nouveau une liaison avec le monde extérieur !
Bises.

M.Christine et John

Samedi soir : Comme prévu, toujours coupés du monde. Je vous raconterai l’île de Pâques dès que je pourrai. Je ne sais pas s’il me reste suffisamment d’adjectifs pour décrire les merveilles que nous voyons.

Dimanche 22/02 : Toujours rien en vue ! Mais j’ai une angine et donc ai eu l’immense honneur de rencontrer le médecin du bord ce matin. Ce n’est pas le médecin de « La Croisière s’amuse » dont j’ai oublié le nom, mais il porte aussi un uniforme et demande 62€ pour une consultation… Si j’en parle à mon médecin traitant en rentrant, elle va surement se remettre en grève pour réclamer une augmentation de ses honoraires…

Lundi 23/02 17H45 : Hourra ça marche ! Nous sommes enfin connectés avec le monde.

Nous avons maintenant 8H de décalage horaire avec vous. Nous gagnons encore une heure cette nuit. En fait nous reculons nos montres tous les soirs de 1h.
Demain nous serons en transit à l’île de Pitcairn à environ mi-chemin entre l’île de Pâques et Tahiti. Nous devons mouiller au large et une délégation de l’île va monter à bord. Vous vous souvenez de l’histoire des Révoltés du Bounty? Et bien c’est sur cette île qu’ils ont finalement accosté en 1790 avec leurs femmes tahitiennes, et depuis leurs descendants continuent d’y vivre. Aujourd’hui ils sont 65 à y vivre ! Il vaut mieux s’entendre avec ses voisins ! Vous souvenez-vous du film avec Marlon Brando (quand il était encore jeune et beau…) dans le rôle de Fletcher Christian le second du Capitaine Bligh (sans T !!) qui a pris la tête de la mutinerie ? Pour ceux que ça intéresse, à vos cassettes, vos DVD, ou pour faire plus moderne, vos téléchargements légaux ou pas, mais attention, ADOPI guette…N’est-ce-pas Sarah ?

Tout à l’heure John est allé faire son jogging quotidien sur le pont 3, et comme tous les jours il a croisé le commandant du Deliziosa. Il a décidé de s’arrêter et de lui raconter en un résumé très succinct, l’histoire de sa famille. Vous connaissez John, il va droit au but. Donc je vous rapporte le court échange entre le commandant Serra et John, tel qu’il me l’a raconté. Ca se passe en Anglais.
John : Buongiorno commandant (n’oubliez pas que John prend des cours d’Italien !). Mon nom de famille était Bligh, mais au cours du 19° siècle, un de mes ancêtres a rajouté un T. et nous sommes devenus Blight.

Le commandant tapant dans le dos de John (Je vais le faire en anglais, la traduction ne donne pas le même ressenti !) : Good for you !

Et voilà, c’est terminé ! Il a continué son chemin ! Soit il a pensé qu’il avait à faire à un malade qui l’arrêtait pour lui parler de sa famille, soit il a compris le message et s’est dit qu’il n’avait pas du tout envie de l’inviter à rencontrer la délégation de Pitcairn demain ! C’était en fait l’arrière-pensée de John !

Finalement on n’a pas le temps de s’ennuyer sur ce bateau… !!!
Maintenant l’île de Pâques. Rapa Nui (la Grande Rapa parce que des habitants de l’île de Rapa, plus petite, en Polynésie française sont venus s’y installés).  
D’abord un peu d’histoire si ça ne vous ennuie pas ! (sorry Samira !!) Les habitants de l’île seraient en fait venus des îles Marquises et ont perpétré sur leur nouvelle terre, le culte des ancêtres qui était leur religion d’origine. Les fameux Moaï sont une représentation des ancêtres et sont tournés vers la terre pour protéger les villages. Ils sont posés sur des « Ahus » qui sont des plateformes cérémonielles. Leur société était en fait très hiérarchisée, en schématisant, il ya avait en haut de l’échelle, les « seigneurs » qui faisaient respecter les traditions et donc la construction des Moaï et en bas, les esclaves qui trimaient pour les fabriquer et les transporter. Les statues étaient découpées dans une carrière sur le flanc d’un volcan (Rano Raraku) et ensuite transportées au moyen de troncs d’arbres, principalement des palmiers, avec lesquelles ils les faisaient rouler, ou glisser certains pensent debout, jusqu’au site qui devait les accueillir.

Les archéologues pensent qu’à un moment donné, aux 16°/17° siècles, une crise environnementale a eu lieu à cause de l’érosion des sols. Trop d’arbres avaient été coupés. Ils pensent aussi qu’il y a eu une période de sécheresse, et la famine s’est installée. Et comme les seigneurs intensifiaient la construction des Moaïs pour implorer les ancêtres, la population s’est révoltée, des luttes tribales ont décimé la population et ont fait vaciller l’assise religieuse de la société. Une nouvelle religion a pris le dessus. Le culte de Make-Make, la religion de l’Homme Oiseau. C’est vers cette période qu’apparemment l’île a été découverte par le navigateur hollandais Jakob Roggeveen. Les gens mourraient de faim et l’île était complètement déboisée. Les habitants n’avaient même plus de bois pour fabriquer un bateau et partir. C’était le Dimanche de Pâques 1722, et il l’a baptisée ainsi. (« Paaseiland »). Elle a changé plusieurs fois de nom mais finalement les Polynésiens l’appellent Rapa Nui et le reste du monde l’Ile de Pâques. Je trouve que c’est une histoire triste. Je passe sur beaucoup de détails mais vous pourrez trouver plein de renseignements intéressants sur Wikipedia.

Nous sommes descendus à terre à 8H30 et avons visité 3 des 4 sites les plus importants de l’île. Le premier se trouvait très près du village qui compte 5000 habitants, où nous avons accosté. Ensuite un deuxième site où se trouvent 15 statues qui avaient été complètement renversées en 1960 lors d’un tsunami. Les différentes parties ont été retrouvées et les statues  reconstituées grâce à des photos antérieures. Puis nous sommes allés à ce qu’ils appellent l’atelier des Moaï. Il s’agit d’un ancien volcan (Rano raraku) dont je vous ai parlé plus haut, que les lointains habitants de l’île avaient transformé en carrière où ils fabriquaient leurs statues. Il y a environ 400 Moaï sur l’île et autant dans la carrière à différents stades de fabrication.

Le dernier site que nous aurions aimé voir est constitué de 7 Moai qui font face à la mer. Ce sont les seuls. Apparemment ils représentent 7 ancêtres regardant en direction de la Polynésie.

Les Moaï ont différentes tailles, mais ils n’ont pas de pieds. Ils ont une tête et un torse sur lequel reposent leurs mains. Sur leur tête se trouve une pierre d’une autre roche volcanique, en générale rouge, qui s’appelle un « pukao », sorte de chapeau mais qui en fait assure la stabilité de la statue. Leurs yeux sont faits de coquillages. L’érosion a fait son œuvre dévastatrice et peu ont encore leur « pukao » sur la tête et ceux qui ont des yeux ont été restaurés.

Malgré tout, on reste émerveillés devant ces géants d’un autre âge et d’une civilisation perdue. Peut-être que nous devrions nous en souvenir aujourd’hui et éviter de détruire non pas une île mais la planète entière. L’île de Pâques est peut-être un exemple à ne pas suivre…C’était ma minute écolo…

J’espère qu’internet fonctionne toujours et que je vais pouvoir poster cet article.
Demain ou après-demain suivant le réseau disponible, je vous parlerai de notre rencontre avec les descendants de Fletcher Christian.

Bises à toutes et tous.

Message personnel à Constance : Joyeux anniversaire !
M.Christine et John

John will write tomorrow about Easter Island and Pitcairn. We have been without an internet connection for nearly a week!
Lots of love. xxxxxxxxxxxxxxx

Site de Tahai.





5 Moaï un peu plus endommagées



Contraste...

Vue de profil...

Site de 15 Moaï Tonariki.


Une tête renversée après le tsunami de 1960. Je pense qu'on disait raz de marée à l'époque...


Les "pukao" au sol.

Impressionants! 



Sur les flancs du volcan Rano Raraku.






Celui-ci est encore encastré dans la roche.

Un grand Moaï de 2015...

Vue sur le site précédent.

Le seul qui soit à genoux!

Photo du site précédent...



y aurait-il une ressemblance?

Paysage volcanique de l'île.

En bord de mer à nouveau, on voit bien ses mains sur son ventre.


Différentes vues de l'île.


On distingue bien le Ahu, la plateforme cérémonielle. Celui-ci se trouvait près du lieu de débarquement des chaloupes.


Cette photo devrait se trouver plus haut. Un Moaï encore encastré dans la roche dans la carrière.